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与画家一起感受困顿与冲突,赞叹与奇迹 | “绘画与游荡——刘商英个展”将于11月22日在北京开展

与画家一起感受困顿与冲突,赞叹与奇迹 | “绘画与游荡——刘商英个展”将于11月22日在北京开展
2024-11-11 13:35:24 来源:中华网山东频道

(文/奥利维耶·卡佩兰,翻译/张弦弛)

LIU SHANGYING丨Peindre le corps et l’âme de la terre

« Ils ont envisagé tout ce qui est susceptible d’arriver. Certains hommes (…) demeurent résolus et intrépides, décidés à poursuivre, en tant qu’hommes, jusqu’à la fin des temps. »--Henry Miller [1]

(1. In Souvenir, souvenirs, page 397, folio Gallimard (édition française), 1988 / Titre original américain Remember to remember, 1957.)

J’ai rencontré, à Pékin, Liu Shangying, lors d’une visite de son atelier, voilà près de 10 ans. Ce fut une impression puissante. J’eu immédiatement le sentiment qu’une œuvre importante était en train de se faire.

Un an plus tard, c’est avec une grande tristesse que j’appris que son atelier et ses travaux avaient brûlé. J’étais sidéré par cette malchance en pensant à l’ensemble remarquable de peintures que j’avais vu. Cette peinture s’originait dans une poétique comparable à celle de poèmes chinois que j’aimais, où l’homme est un brin d’herbe au milieu du cosmos. Une œuvre où le créateur, avec énergie, se saisissait de la nature et de la peinture, mêlant leurs substances pour faire naître un tableau, dialoguant tant avec Jackson Pollock qu’avec Per Kirkeby ou Anselm Kiefer. Une peinture qui, à partir de ce que Liu Shangying voyait autour de lui dans les espaces où il s’émergeait, comme le désert d’Ejina, faisait naitre un univers intérieur, philosophique et pictural.

Tout cela avait brûlé. Toute cette intensité, cette concentration, cependant, n’avaient pas été totalement détruites car, un peu plus d’un an plus tard, Liu Shangying m’annonça qu’il avait conçu de nouvelles œuvres, à partir des cendres que le feu avait laissé mais aussi par la production de peintures inédites.

Je me rappelais de celles qu’il avait créées au Tibet mais mon attention avait, avant tout, été retenue par celles créées dans le désert d’Ejina en Mongolie intérieure. Liu Shangying y était retourné et avait choisi, à nouveau de s’y « plonger » au milieu d’une forêt d’arbres morts. C’est à cette époque, voilà plus de sept ans, qu’il me demanda de l’accompagner dans une extraordinaire aventure : montrer ces tableaux, là où ils avaient été peints avec des pigments, de l’huile, des couleurs, mais aussi avec le vent, la grêle, les tempêtes de sable. Expérience inoubliable qu’il poursuit, aujourd’hui, dans le Xinjang. Expérience, dans le profond sens du terme car mettant en jeu le corps, l’esprit de Liu Shangying, bien au-delà du métier de peintre. En choisissant, précisément, certains territoires (Tibet, Mongolie, Xinjang) que le moderne a délaissé, il nous confronte à l’immémorial, peut-être à l’intemporel. Il s’y installe après de longues marches qui lui permettent de privilégier des espaces qu’il habite avec son art. Un art qui est, d’abord, peinture mais aussi performance, engagement total, action qu’il filme, le jour et la nuit, dans de passionnantes vidéos avec toutes les lumières du soleil et de la lune. Il dialogue également avec certains autres de ses pairs, ceux du Land Art comme Michael Heizer, Robert Smithson, Richard Long et pour ce qui concerne « peinture et performance », ceux du groupe Gutai ainsi qu’Hermann Nitsch. Il n’oublie pas de rappeler qu’il contemple aussi, très longuement, Cézanne et la Sainte Victoire ou le Jura et ses forêts de Courbet, rappelant qu’il ne peint jamais de paysages, extérieurs à sa personne mais la Nature, le cosmos qui l’englobe et qu’il a en lui. Ces peintures garderont la trace de ses longues marches, de ses conflits, des émerveillements, issus de cette relation existentielle et essentielle qu’il établit et qu’il nous donne en partage. Il n’y a plus de symboles, de représentations ni d’images mais un état du monde qui aboutit à la beauté de ses peintures.

关键词:刘商英

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